Le rituel funéraire

L’ islam apporte la promesse d’un nouveau monde. À la fin d’une vie de soumission totale et inconditionnelle à la volonté du Créateur, le fidèle accède au paradis. Le sort du croyant, le sort de son âme, dépend de la vie terrestre qu’il a menée. La mort peut donc se comparer à une naissance, à un passage dans un autre monde, un monde qui couronnera et donnera pleine justification à la vie ici-bas.

La vie sur Terre est une épreuve; elle est éphémère et elle est une illusion; elle ne peut servir à l’homme que par la qualité de vie qu’il mènera. Et la vie future est une certitude. De même, la résurrection  des âmes est une certitude.

Les rites funéraires varient très peu d’un groupe musulman à l’autre selon les coutumes et les traditions.  Ces différences tiennent à des détails ou à des variantes qui ne changent rien à la conception fondamentale de la mort et de la vie future dans l’islam.

L’accompagnement    |    Aprés la mort    |    La prière mortuaire    |    La vie aprés la mort

L’islam interdit de manière formelle la momification, l’incinération, l’exposition des cadavres  aux oiseaux (un rite zoroastrien) et l’abandon des cadavres ou leur inhumation sans rituel car cela équivaut à la destruction d’une création de Dieu [Coran 30:30]. La sainteté du corps humain n’est pas diminuée par le départ de l’âme [Coran 17:70]. Ainsi, il est formellement interdit de porter atteinte à la dépouille mortelle, soit par une dissection, par un prélèvement et même une transplantation.

Le Prophète a dit : Le péché de casser les os d’un homme qui est mort équivaut au péché de casser  les os d’un homme qui est vivant.

Le respect de la dépouille mortelle est un devoir islamique [Coran 30:30]. Le Prophète a dit : « N’insultez jamais les morts car ils sont là où leurs œuvres devaient les amenés « .

De même, le suicide est considéré comme une transgression à la Loi Divine.

L’accompagnement

L’islam incite et oblige le musulman à rendre visite au malade, il est bon de lui souhaiter la guérison, de l’inciter à la résignation, de le réconforter sans prolonger sa visite.

Arrivant à l’agonie, le musulman doit avoir bon espoir en son seigneur qu’il lui accorde sa miséricorde,  lui épargne la souffrance, rachète ses péchés et l’excuse. Dieu est largement indulgent, Sa grâce infinie s’étend à toute choses.

L’agonisant doit être tourné en direction de La Mecque. Si cette position lui afflige des douleurs, il est mieux de laisser le malade choisir sa position. À son chevet, on lit la sourate coranique Ya Sin [Coran 36].

L’imam ou l’officiant (l’aumônier) répète près du malade (ou près du défunt, selon le cas) la profession de foi, la Shahada, comme s’il la lui dictait. Puisque le défunt sera devant Dieu au moment de la résurrection tel qu’il était
au moment de sa mort. Dès son décès, on ferme les yeux du défunt, on lui ferme la bouche et lie sa mâchoire
inférieure à sa tête pour l’empêcher de se détendre. On met ensuite un objet convenable sur le ventre
du défunt pour l’empêcher d’enfler. On le couvre d’un drap, on ne doit dire à cette occasion que des bonnes paroles.
En Islam il est recommandé de restreindre les pleurs et les cris de douleur à la suite de la perte d’un être cher :
la résignation est beaucoup plus méritoire.

Après la mort

On fait part du décès aux proches parents, aux amis et aux gens vertueux pour assister aux obsèques.

Le deuil

  • En islam, on ne doit pas mener le deuil pour un mort plus de trois jours sauf la femme pour son mari (04 mois et 10 jours).
  • En islam il n’y a pas de vêtements ou de couleurs spécifiques pour le deuil.
  • La première chose à faire est d’acquitter les dettes du défunt s’il en a.
  • L’endurance doit se manifester au premier choc.

La toilette rituelle

Le corps du défunt doit être purifié dans un délai ne dépassant pas 48 heures afin de permettre un prompt ensevelissement.

Le lavage du corps du musulman est une obligation. Si le défunt n’a pas de famille pour s’occuper de lui,

il incombe à la communauté de s’en occuper. Si un corps est enterré sans avoir été lavé, toute la communauté musulmane sera coupable d’un péché.

Seul un Musulman peut dispenser le rituel islamique à un autre Musulman. Il est préférable que ce soit un membre de la famille qui lave le corps du défunt, mais si cela est impossible, toute personne vertueuse peut le faire.

Seule une personne ayant droit de voir le corps nu de la personne a le droit de le laver. Donc, un homme doit laver le corps d’un homme et une femme, celui d’une défunte. Il est permis à une femme de laver le corps de son mari, et à un homme de laver le corps de sa femme.

Le défunt doit être en état de pureté physique, il doit en être ainsi du linge qui le recouvre.

On enlève les vêtements du défunt et on recouvre son corps d’un drap afin d’en couvrir la nudité.

On contrôle l’eau qui doit être obligatoirement tiède (ni chaude ni froide).

On commence par laver les parties privées du corps. On lave ensuite le visage et les mains jusqu’aux coudes.

On lave essuie ensuite la tête et on lave les pieds jusqu’aux chevilles.

Cette partie de la purification du corps correspond aux ablutions que l’on doit faire avant la prière.On procède ensuite au lavage du corps en entier, ayant ajouté du savon ou une substance similaire, du camphre et du lotus dans l’eau, en commençant car le côté droit et en terminant par le côté gauche .

Certains semblent boucher les orifices du corps avec du coton pour empêcher l’eau d’y pénétrer durant le processus de la purification.

On sèche ensuite le corps. On doit, en faisant cela, respecter le corps et le manipuler avec ménagement.

Le cadavre est placéur le flanc mais peut aussi être en position assise. Puisqu’on ne doit pas modifier le corps en quoi que ce soit.

Il est recommandé de parfumer le défunt avec de l’encens et des aromates sur tout le corps.

Il y a une exception à la règle de la purification du corps du défunt :

Les musulmans morts au combats sont inhumés dans leurs vêtements et la prière n’est pas nécessaire. Le don le leur vie vaut plus que toute prière.

Après avoir fini le lavage, sécher le corps avec du linge propre afin d’envelopper le corps dans le linceul.

Mettre du parfum (ou du musc) sur les parties de prosternation du corps (front, nez, mains, genoux, pieds) dans la mesure du possible, ainsi que sur les autres parties du corps comme le faisaient certains compagnons du Prophète (PBSL).

C’est une obligation d’envelopper le défunt dans un linceul.

Il est préférable que l’étoffe soit blanche, comme celle que le Prophète avait. Certains permettent des étoffes de couleur, selon le pays d’origine.

L’étoffe devrait être de bonne qualité, sans être un tissu dispendieux.

Le linceul doit être assumé par la famille, mais si la famille n’a pas les moyens ou si le défunt n’a pas de famille, la communauté est responsable de procurer un linceul au défunt.

La prière mortuaire

La prière funéraire invoque à Allah le pardon du défunt. Il est préférable que plusieurs personnes
assistent à l’enterrement et prient ensemble. Il est permis d’accomplir la prière funéraire dans la mosquée mais il est préférable de l’accomplir en dehors de la mosquée dans un endroit réservé pour les prières funéraires.
Les prières se font ordinairement dans la pièce où se trouve le défunt, ou au cimetière. L’imam ou l’officiant à l’enterrement doit faire face à La Mecque, le corps du défunt étant placé devant lui, de façon perpendiculaire.

Position de l’Imam lors de la prière funéraire pour le défunt.

Position de l’Imam lors de la prière funéraire pour la défunte.

Les gens qui assistent à la prière funéraire font face à La Mecque et forment de préférence trois lignes. Les prières funéraires prescrites sont bien détaillées.

Dire le premier takbir (Allahu Akbar) en levant les mains à la hauteur des oreilles

Poser ensuite la main droite sur la gauche. Lire la sourate al-Fatiha.

Dire le deuxième takbir. Dire la prière sur le Prophète (PBSL).

Dire le troisième takbir (mains levées). Prononcer les invocations à Dieu pour le défunt ainsi que pour soi-même et les croyants.

Dire le quatrième takbir. On peut prononcer d’autres invocations si on le souhaite. Enfin terminer la prière en tournant le visage vers le coté droit en disant : « Que la paix de Dieu soit sur vous ainsi que Sa miséricorde et Sa bénédiction.

Les gens qui se sont donné la mort, ou qui ont été condamnés à mort, seront inhumés et une prière sera dite par un Musulman volontaire et non un imam.

On doit porter le corps du défunt au cimetière le plus tôt possible. Bien que l’Islam recommande d’enterrer le corps d’un Musulman le plus tôt possible, car le corps du défunt doit être inhumé avant toute décomposition.

Il est donc un devoir pour les Musulmans de suivre un cortège funéraire, et il est important d’être respectueux quand un cortège funéraire passe, que ce soit pour un Musulman ou un non-croyant. On recommande de porter manuellement le corps au cimetière et de se relayer pour porter la bière, afin que chacun puisse exprimer son chagrin.

Les Musulmans ensevelissent le mort directement dans la terre, incliné sur son côté droit de façon à faire face à La Mecque. C’est une obligation commune dont l’accomplissement par un seul décharge la responsabilité des autres.

La vie aprés la mort

L’Islam croit fermement à la résurrection et à la vie après la mort. Le sort qui nous est réservé, soit l’Enfer ou le Paradis, dépend de la vie terrestre que l’on a menée.

Le soir de l’enterrement, il est de coutume de réciter le Coran et d’offrir aux personnes qui ont assisté aux obsèques un repas funéraire préparé par les voisins, que l’on partage aussi avec les amis et les pauvres.

L’enterrement se fait dans un cimetière. A l’exception des martyrs qui peuvent être enterrés sur le lieu de leur mort.

  1. Introduire de préférence la dépouille d’abords par les pieds.
  2. Des personnes peuvent descendre dans la tombe pour aider à la mise en terre s’il y a nécessité. Veiller à ce que ceux-ci soient des gens de la famille du mort connus pour leur piété (sâlihûn), sinon l’imam ; ou à défaut d’autres personnes pieuses.
  3. Mettre la dépouille dans la tombe en l’orientant vers la Mecque. Trois positions sont possibles, présentées par ordre de préférence :
    1. Mettre la dépouille dans la tombe de telle façon que, placé sur son côté droit, le défunt regarde en direction de La Mecque.
    2. Mettre la dépouille, les pieds dirigés vers La Mecque, de telle façon qu’en se levant, son regard se dirige vers la ville sainte.
    3. Mettre la dépouille sur le côté gauche de telle façon à ce que les yeux du défunt regardent vers La Mecque.
  4. Une fois la dépouille placée, faire des invocations en utilisant l’une des trois variantes suivantes :

Au nom d’Allah (SWT), et sur la foi de l’Envoyé d’Allah (PBSL).

بِسْمِ اللهِ وَعَلَى مِلَّةِ رَسُولِ اللهِ

Bismi l-lâhi wa ‘alâ millati rasûli l-lâhi.

Au nom d’Allah (SWT), et sur la voie de l’Envoyé d’Allah (PBSL).

بِسْمِ اللهِ وَعَلَى سُنَّةِ رَسُولِ اللهِ

Bismi l-lâhi wa ‘alâ sunnati rasûli l-lâhi.

Au nom d’Allah (SWT), et par Allah et sur la foi de l’Envoyé d’Allah (PBSL).

بِسْمِ اللهِ وَبِاللهِ وَعَلَى مِلَّةِ رَسُولِ اللهِ

Bismi l-lâhi wa bi l-lâhi wa ‘alâ millati rasûli l-lâhi.

Rappels :
– Ne pas oublier de défaire les nœuds du linceul, une fois le corps mis dans la tombe ou le cercueil.
– Si le mort est en état d’ihrâm, ne pas oublier de lui découvrir la tête dans la tombe.
– Eviter de mettre un tissu ou autre chose à l’intérieur de la tombe (ou du cercueil) pour y déposer ensuite la dépouille, ainsi que sous la tête du défunt s’il est mis dans un cercueil.

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